14 novembre 2012

Mariage, mariages...

      Ce 7 novembre a été adopté en conseil des ministres le projet de loi : « le mariage pour tous ». L’ouverture du mariage à des couples de même sexe semble pour beaucoup s’inscrire dans une évolution inexorable de la société, motivée par le respect des droits et de la liberté des personnes. Le pouvoir, au service du bien de tous, se doit d’offrir un cadre juridique à des situations de fait. Il s’agirait également d’une question de respect humain, en accordant aux homosexuels les droits reconnus à tous.
      C’est le mérite de l’Eglise catholique d’avoir permis de relancer un débat qui ne semblait plus ouvert, et d’avoir montré que la situation est plus complexe que celle d’une simple reconnaissance des droits de chacun, ou du moins que dans les termes actuels, elle est mal posée. Quelles sont les raisons qui la pousse ainsi à réclamer un débat, et à dire son opposition à ce type d’union ?
      La première est liée à la nature du mariage lui-même. La reconnaissance d’un mariage pour tous ne constitue pas une simple ouverture du droit au mariage aux homosexuels mais un changement de la définition du mariage. C’est en effet la différence sexuelle elle-même qui fonde la possibilité du mariage. Il s’agit de l’union librement consentie, indissoluble, fidèle et ouverte à la vie, entre un époux et une épouse appelés à devenir père et mère. Le projet actuel obligerait à redéfinir cette relation entre époux 1 et époux 2, parent 1 et parent 2. Or des relations de nature diverse peuvent unir les personnes (fraternité, parenté, amitié…), mais celle que l’on appelle « mariage » implique la différence sexuelle. Le projet actuel est irrecevable au sens ou en ouvrant le mariage aux homosexuels, il le dénature en ignorant son fondement.
      On voit également ici le rôle que la théorie du Gender a pu jouer. Promue par le lobby Gay américain, et introduite dans les programmes de l’Unesco, elle réduit la différence sexuelle a un simple accident biologique indépendant de la constitution psychologique et humaine des personnes. Sans nier les blessures de l’affectivité, l’Eglise adhère à une conception unifiée et intégrale de la personne humaine, dans laquelle l’identité sexuelle a toute sa place, et doit être assumée. 
      Une autre raison largement avancée est celle des droits de l’enfant, et de l’importance de la relation au père et à la mère dans son développement psychologique. Dans ce domaine, les exceptions sont avancées pour contester la règle. Certes tous les enfants n’ont pas bénéficié d’un père et d’une mère. Il n’en reste pas moins que la complémentarité entre l’élément maternel et l’élément paternel est essentiel dans l’éducation et se doit d’être promu par la société.
      Dans tout cela, on l’aura compris, il ne s’agit pas pour l’Eglise de lutter contre qui que ce soit ou de dénier le droit des personnes, mais de promouvoir le mariage et la famille comme le cadre ou chacun peut grandir et s’épanouir. S’il est du devoir du législateur de réfléchir à toutes les situations, il est souhaitable pour le bien de tous que reste promu un modèle familial en conformité avec ce qu’est notre nature humaine, marquée par la différence sexuelle entre l’homme et la femme.
      C’est de cette relation homme-femme dont nous parlerons en paroisse, lors d’une rencontre ouverte à tous, à laquelle participeront également ceux qui se préparent au mariage. Il y sera question de la complémentarité homme-femme, de la théorie du Gender, du désir d’aimer et d’être aimé. 
               Cette rencontre a lieu deux fois :
               le jeudi 13 décembre de 20h à 21h,
               ou le samedi 15 décembre de 10h à 11h,
               au presbytère Notre-Dame de Lourdes, quartier du Marais.
 Vous y êtes cordialement invités.

Père Jean Baptiste Masson, curé.